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La tragédie du Rythm's and Blues
18 février 2009

Il y'a 29 ans...Salut Bon!

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Tout ACDC est résumé dans ce clip : le beat inimitable, basique et sans répit ; l'attitude "no bullshit" des zicos qui prennent leur pied à jouer une musique simple mais jamais lassante ; a hard working band for the working class, en quelque sorte... Sauf que ce serait caricatural : rarement un groupe n'a autant fait l'unanimité chez les fans de rock. Allez voir la foule à un concert d'Assedesse, vous y trouverez des collègiens aussi bien que des sexagénaires, des prolos aussi bien que des friqués, des fans mordus de la première heure aussi bien que des allergiques totaux au hard-rock...

On parle souvent d'Angus Young et de son fameux costume pour définir l'image du groupe. Il est vrai que le trio Phil Rudd (batterie)-Cliff Williams (basse)-Malcolm Young (guitare et fondateur-eminence grise du groupe) ne se distingue pas par son excentricité scènique. Et Brian Johnson, le sympathique chanteur à gapette aux faux airs de Lavilliers, assure son rôle de frontman sans trop en rajouter. Mais il fut un temps où... Regardez ce clip : tout Bon Scott y'est résumé : cette voix sur 220 volts garantie "pure rock n' roll", et surtout cette volonté de ne jamais se prendre au sérieux... Combien de frontmen nous ont fait chier à travers les époques par excès de prise de tête (qui a dit "Bono" ? Très bien, t'auras un bonpoint!)... Ici, Bon déambule en schoolgirl délurée... Lui, le pirate au torse velu et adepte du "si j'veux t'foutre un pain, j'te foutrai un pain"... Et encore je n'ai pas trouvé l'apparition Tv où il clope et montre ses roubignolles pendant la chanson (sisi !!!...)...

Puisque l'on commemore ce funeste jour (bon d'accord, c'est demain, mais bon...), je vais tenter de brosser un portrait du personnage en essayant de ne pas trop répéter le précédent article qui lui a été consacré.

Bon "The Bonnie" Scott, l'immigré écossais, l'apprentie pop-star au sein des Valentines renvoyé pour usage de marijuana, le faussement hippie au sein de Fraternity, espèce de sous-Jethro Tull kangourou, le marin-pilote-homme à tout faire finalement devenu rockstar par le biais d'une obstination et d'un charisme hors du commun...

On a souvent glosé sur ses excès gargantuesques de boisson et de came (j'vous raconte pas les jeux de mots vaseux à sa mort genre "Assez d'excès : mort de Bon Scott"...). Il a incarné magnifiquement les pires clichés rock : les tatouages, le côté bagarreur, les textes paillards tout droit sotis de la plus pure tradition blues-RNB-Rock n' roll. Il était de la trempe des Gene Vincent (voyou au coeur tendre et bien plus torturé qu'il en a l'air), Little Richard (je hurle et chuis flamboyant!)... Bon fait partie de cette lignée qui semble s'être tarie avec Cobain (quoique Liam Gallagher...) : pour tenir une scène et chanter du rock n' roll, il faut être "bigger than life"! Plein les oreilles, plein la vue!

Et ces côtés du personnage que l'on occulte souvent ... Il est un parolier sous-estimé aux textes souvent drôles et bourrés de doubles-sens (souvent d'ordre sexuels, ça va de soi!!!). Par timidité, il avait tendance à raconter aux journalistes qu'il trouvait ses textes dans les chiottes des bars... Et oui, la grande gueule manquait de confiance en lui... Il semblait intouchable sur scène, mais une fois les lumières éteintes l'armure se fendait... Ses proches ont souvent dépeint un homme d'une loyauté et d'une fidélité à toute épreuve (en amitié...car en amour, ce n'était pas vraiment la même chanson!), et très reservé.

Si son timbre de voix faisait merveille sur les rocks effrénés et les blues salaces, il avait aussi développé une aisance bluffante sur les morceux mid-tempo etmoins enjoués. Ecoutez le trop méconnu "Overdose" sur l'album "Let There Be Rock" : il montre une fragilité et une retenue magistrale pour un chanteur de hard. Il était un showman étonnant, capable de baragouiner des monologues introductifs sur scène auxquels personne n'entravait que couic, mais qui faisaient s'esclaffer des salles entières! Un colosse qui dévalait la salle avec Angus sur les épaules sur le solo torrentiel et interminable de "Let There Be Rock", la bien-nommée...

Pour tout ça et bien plus encore, merci M'sieur Scott!!! 

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Commentaires
L
Merki merki!!! C'est trop!!!
L
Ces interventions sont toujours justes et précises, avec le net avantage de ne pas être sectaire de son époque !<br /> <br /> il a apprit la story de l'épopée,il sait donc ce que les groupes actuels doivent à cet age d'or ! <br /> <br /> c'est super intéressant un commentaire où article d'une autre génération, il arrive a occulter ses gouts persos en se ressituant dans le contexte des époques !<br /> Grande qualité rare pour un chroniqueur !Cela porte un nom = EMPATHIE !<br /> <br /> Chapeau et merci LESLIE!
E
Merci Leslie pr cet article une fois de plus brillant.<br /> J'ai envie de rebondir sur cette photo à la fois ridicule et très sympa montrant un Bon Scott serrant le poing!
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