Jerry Cantrell: degradation trip
Tout d'abord, très heureux de faire partie de ce blog auquel je participe régulièrement et donc bonjour à tous! Aujourd'hui, je vais donc aborder une tragédie du rock'n"roll, plus précisément du grunge, une musique rock typique des années 90.
Pour ceux qui ont la chance de connaître Alice In Chains, il est inutile de préciser à quel point ce groupe avait la classe, et représentait, à lui tout seul, toutes les thématiques du grunge: mort, drogue, désespoir, mal-être dans une société vouée à sa perte et à la guerre...
Oui, mais voilà, le leader d'Alice In Chains, Layne Staley, trop accroc à la dope, s'est perdu dans les fumées nébuleuses et dans les rails de coke sans lendemain.
Si bien que plus personne ne le voyait et le guitariste du groupe, était condamné à faire une carrière solo dans l'attente inespérée d'un éventuel nouvel album d'Alice.
En vain... En 2002, dans la confusion la plus totale, Jerry Cantrell livre son 2ème album solo, Degradation trip, en gros le voyage vers le désespoir et la folie.
La sortie du disque fut repoussée en raison de la mort de Layne Staley. D'ailleurs, l'album est dédiée à sa mémoire. Un album qui pue définitivement la mort et qui parle (sans jamais réellement le dire) du leader d'Alice In Chains. Avec ce groupe, Cantrell aura connu la gloire et le succès.
Mais les années ont passé et les producteurs ne lui font plus confiance après tout ce temps perdu. Obligé d'hypothéquer sa maison, Cantrell réussit tout de même l'impossible, et beaucoup de fans de la première heure y voient le nouvel album qu'Alice In Chains n'a jamais pu réaliser...
Seul problème, Layne Staley n'est plus, mais son fantôme et son visage d'ange emblêmatique forgent ce disque extrêmement noir et presque sans issue.
Avec la présence de Layne, degradation trip aurait-il été différent? Probablement... Peut-on le considérer comme le disque jamais réalisé par Alice In Chains? Sûrement...
Toujours est-il que Jerry Cantrell se trouve dans une véritable débâcle émotionnelle surtout que sa femme le quitte pendant la conception du disque, et que l'ancien porte-drapeau du groupe se trouve dans la galère la plus totale.
Plutôt paradoxal pour quelqu'un qui a connu la célébrité... Mais Cantrell assume et sort un album magnifique et sans concession qui s'ouvre sur le très morbide "psychotic break".
Puis, le disque enchaîne les morceaux torturés aux riffs tiraillés, notamment "Mother's spinning in her grave", véritable momument de l'album.
Seul petit reproche: la longueur du disque qui s'étale sur 70 minutes. Pour le reste, ça ne vaut pas l'album éponyme ni "Dirt" d'Alice In Chains.
Mais l'état d'esprit et la volonté sont là et paradoxalement, degradation trip porte un réel message d'espoir malgré les années de plomb: la vie reste possible, envers et contre tout...
Eelsoliver.