Alice in chains MTV Unplugged
En raison de l'état de santé de plus précaire du chanteur Layne Staley, ravagé par ses problèmes de drogue, il est impossible à Alice in Chains d'effectuer la moindre tournée en cette année 1996.
Malheureusement, le destin se chargera de rappeler Layne vers le ciel. Cet Unplugged est donc le dernier témoignage live du groupe.
Alice In Chains avait pour projet de livrer cet acoustique depuis longtemps, mais voilà, lessivé, fatigué, usé, Layne n'est déjà plus qu'un fantôme.
Et lorsqu'il débarque sur scène avec ses lunettes noires, c'est un véritable cadavre squelettique qui prend place derrière le micro.
Malgré tout, le chanteur assure largement le show et laissera tomber ses fameuses lunettes le temps de quelques morceaux. Le visage de Layne est creux, ses yeux semblent tourner dans l'ombre: on voit un chanteur en piteux état, mais bel et bien vivant.
C'est ainsi qu'Alice In Chains débute sur le superbe "Nutschell", véritable descente en enfer d'un junkie qui sent déjà sa fin. Puis, le groupe enchaîne sur le magnifique "Brother" d'une beauté et d'une tristesse insondable. Oui, c'est beau à chialer et les voix de Layne Staley et de Jerry Cantrell se marient parfaitement tout au long de ce live... tout simplement bouleversant.
Par la suite, le groupe abordera surtout des classiques de leur répertoire, et il est parfois étrange d'entendre certains moceaux metal se transformer en version acoustique, tel "Sludge factory", véritable prison au chant étouffé ou encore le terrible "frogs" où la voix de Layne retourne les tripes.
Un morceau presque malsain tant il pue la mort et le désespoir. Durant le concert, Layne parlera peu, laissant le show aux mains de Cantrell, qui surveille régulièrement son ami, se demandant si ce dernier va pouvoir terminer le concert.
C'est beau, émouvant et Alice In Chains livre un unplugged d'une rare sensibilité. La suite, on la connaît. Layne Staley disparaîtra progressivement de la scène musicale pour se replier sur lui-même.
La mort de sa petite amie (également d'overdose) la même année, ne fera qu'accentuer la longue descente en enfer du chanteur. Alors oui, cet unplugged est essentiel et permet de voir toute la classe de ce groupe torturé et desespéré.
Eelsoliver.