Ladies and gentlemen, John Henry "Bonzo" Bonham !!!

Ouais...on parle souvent ici des chanteurs : Gégéne, John L., Bob le Marley... De guitaristes : Django, Jimi... Mais bordel quid des batteurs ? Bien sûr, les plus perspicaces et malins d'entre vous citeront Keith Moon... Mais sérieusement ? Vous mettez le drumming de mister Moon au-dessus de ses frasques ? Pourtant il le mériterait...

Alors ici je vais parler du plus grand batteur hors jazz (Charlie Rich, Gene Krupa hors-jeu), soul (Al Jackson et Clyde Stubberfield)... Si un batteur a fait naître un nombre incalculable de vocations pour le meilleur et le pire, c'est bien John Henry "Bonzo The Beast" Bonham !

Putain...ce mec n'aura passé que 32 ans sur Terre ! Mais suffisamment pour traumatiser des générations entières de rockers et de métalleux qui cherchent à reproduire le son incroyable de sa grosse caisse et de ses cymbales !

Jimi Hendrix lui-même comparait le son de la grosse caisse de Bonham à une paire de castagnettes : frénetiques et rythmiques à la fois... Bonham est né le 31 mai 1948 et est mort le 25 septembre 1980... Une existence brève suffisante pour embraser la planète musicale ! Après des débuts prometteurs mais toutefois conventionnels au sein du Band Of Joy (où il fit la rencontre de, oh!!!, Robert Plant), ou divers groupes folkeux de l'air du temps post-Dylan, Bonham vit son destin basculer un beau jour de l'automne 68.

Jimmy Page en rupture de Yardbirds avait appelé Terry Reid, immense chanteur britton méconnu (C'EST UN ORDRE, COMMANDEZ TOUT DE SUITE "RIVER"!!!), pour remplacer Keith Relf au sein de sa nouvelle mouture des New Yardbirds. Celui-ci en proie avec des velleités solos lui laisse l'adresse d'un chanteur du Black Country de Birmingham...du nom de Robert Anthony Plant . Halluciné face à la performance vocale de ce gymnaste des cordes vocales, Page demande à l'Apollon du hard-rock naissant s'il ne peut pas le rencarder sur un drummer compétent et puissant de sa race...

Plant, trop heureux de l'aubaine, souffle le nom d'un dénommé John Bonham à Page. Celui-ci aurait la réputation fondée de faire disjoncter les compteurs électriques des bars où l'on limite les décibels ! Page renifle la bonne affaire : lui qui veut faire passer le blues-rock à papa à l'étage supérieur, donc le HARD-ROCK!!!

Donc John Bonham fut intégré aux New Yardbirds qui changent leur nom en LED ZEPPELIN suite à une blague de Keith Moon ("if you're gonna make it a superband, it's gonna go down like a lead Zeppelin...")

Mon propos n'est pas de retracer ici la carrière du Zep de 69 à 80 ! Juste de montrer comment Bonham a inspiré la musique du Zep et au-delà du hard-rock naissant, influence toujours pregnante aujourd'hui..

Juste quelques points d'histoire pour vous... Vous imaginez le 1er album de Led Zep sans les ruades de grosse caisse de Bonzo sur "Good Tîmes Bad Times" ou les breaks de "Communication Breakdown" ? Ben ce mec n'avait que deux mois de pratique Zeppelinienne dans les pattes quand il a gravé dans la cire ces Tables de la Loi Hard!

Pour le fameux "Brown Bomber" aka "Led Zeppelin II" qui parait à la fin 69, Bonham va plus loin encore ! Le break psyché du démentiel et mythique "Whole Lotta Love" le voit tutoyer des sphères célestes rythmiques et frappadingues dignes de son Gene Krupa de héros... Sur le final de l'album, "Bring It On Home", Bonham se bat en duel avec son génie de guitariste Jimmy Page (version conseillée sur "How the West Was Won"...).

Mais le réel plat de résistance drummistique (oui...j'l'ai inventé çui-là!) est le fameux "Moby Dick" initialement appelé "Pat's Delight" en hommage à sa bien-aimée femme Patricia. J'espère qu'il ne cognait pas sa femme avec le même entrain qu'il l'intêrprétait qur scène à base de cinglades à mains nues sur les cymbales et sur les toms... (tous les dires s'accordent pour dire que Bonham était un mari modèle !)

En 70, le Zep change d'optique et délaisse le hard qu'il a largement contribué à accoucher, pour pondre un album atypique et toujours adulé des vrais fans : "LED ZEPPELIN III". A priori, Bonham est mis en veilleuse... Grosse erreur ! La pédale de grosse caisse sur "Since I've Been Loving You", les polyrthmies sur "Friends", la montée en puissance de "Gallows Pole", les choeurs ruraux de "Bron y'Aur Stomp"... C'est du Bonzo tout ça !

Le quatrième Zep qui voit le jour en 71 itou ! Le drumming caverneux et génial de "When The Levee Breaks", "Four Sticks" (le surnom de Bonzo dans le groupe...), la radicalité de son drumming sur "Rock n' Roll" (décalaque de "Keep On knockin'" de Little Richard...), et surtout l'immortelle montée en puissance de "Stairway To Heaven"... Le jour où vous me trouvez un batteur qui influe autant sur la musique d'un groupe, vous me faites signe!!!

71-72 sont les années d'apogée du Zep... Chaque concert de ces années est à écouter religieusement ! Mais je vous conseille l'EXTRAORDINAIRE "HOW THE WEST WAS WON" paru en 2003 à partir de concerts de juin 72 à Los Angeles... La perfection absolue !

A partir de 73, la drogue commence à prendre son tribut sur le Zep..."Houses Of The Holy" est un excellent album perdu dans le maelstrom hard de l'époque (Alice Cooper, Deep Purple, Black Sabbath) où Bonham montre son amour de la musique black via "The Crunge" où il se prend pour Stubberfield et "Jabo" Starks, les deux drummers de James Brown, en même temps !

"Physical Graffiti" et "Presence" parus en 75 et 76 sont des feux d'artifices... "Kashmir", "The Rover", "Achilles Last Stand"....Bonham était encore au top de sa forme en studio... Malheuresement sur scène l'héro commencait à prendre son tribut...

Lors de la tournée européenne de l'été 80, John perd connaissance lors d'un concert en Allemagne... Des répétes sont prévues en septembre chez Jimmy Page  pour une tournée US...

Mais en ce funeste jour du 25 septembre 80, son fidèle roadie Benji Léfévre le découvre inconscient dans sa piaule, etouffé dans sa gerbe....

Pour rendre hommage à cet immense musicien, voici un "Communication Breakdown" de 75 très particulier...allez jusqu'au bout !

Comments

[eelsoliver]

oui d'accord, mais bon, le batteur de led Zep déconnait sévère, mais uniquement en tournée paraît il.

[lovemetender]

Quel est batteur rock qui ne déconnait pas ?
avec ce qu'ils s'enfilaient dans le cornet ?

Les clowneries ( pour rester gentil ) de notre ami Keith Moon sont légendaires et bien que rocambolesques, c'était vraiment un cas dans les annales !

Les KINKS étaient pas mal non plus de ce coté là ..

Je rappelle que ce blog contient une anecdote assez invraisemblable, keith fit sauter une vraie bombe lors d'un concert, et son leader est resté sourd le restant de sa vie, en portant un appareil !

ha que c'est drôle !!

[eelsoliver]

excellent billet en effet sur ce batteur de génie qui déconnait sévère pendant les tournées.

[lovemetender]

C'est cool de parfois passer TANKS !

T'excuses pas de ne pas connaitre, vu ton age, la totalité des acteurs de ce Site sont clamcés bien avant que tu naisses !

Mais on est justement là pour rappeler leurs existences afin qu'une trace existe dans un lieu !

ce blog n'est pas spécialement réjouissant, mais c'est le RNR hall fame du pauvre ...

mais il existe LUI !

Encore merci l'ami ;

[Juthova]

pinaise, ça c'est du billet.
Magnifique hommage à ce gigantesque batteur;
Comme quoi l'alcool et les antidepressifs ne font pas bon ménage.